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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 15.djvu/548

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bution des masses. Le ton et l’effet sont harmonieux, l’exécution fort soignée. Son tableau représentant la Mort de la Vierge nous paraît d’un plus grand caractère. Ce tableau est destiné à décorer le chapitre des Chartreux.

Les paysages de M. de Valenciennes ont en général un grand mérite, singulièrement par la beauté du style et la netteté des plans, mais on leur reproche d’avoir trop généralement un ton jaune, ce qui leur donne la même physionomie. À en juger par le catalogue, on pourrait prendre tous ces paysages pour des tableaux d’histoire. L’un est intitulé Œdipe trouvé par le berger ; l’autre Pyrrhus apercevant Philoctète dans son antre à l’île de Lemnos, etc. Ces scènes historiques ne se trouvent cependant placées que dans un coin du tableau et n’ont jamais été traitées par l’artiste que comme de faibles épisodes du sujet principal. Le second de ces tableaux offre beaucoup plus d’intérêt que le premier. Le désordre que l’on suppose devoir régner dans un lieu inhabité est supérieurement rendu, tout y porte un grand caractère. Le tableau qui représente une Ville antique où des paysans s’exercent à la course sur un troisième plan est d’un effet très piquant. Le chemin du devant a paru d’un ton trop égal.

Sainte Thérèse, par M. Girou (pour la cathédrale de Boulogne-sur-Mer). La figure a de la noblesse dans le mouvement et de l’inspiration dans la tête. Le rayon de lumière qui éclaire le haut de la figure fait une belle opposition avec la lumière du jour qui éclaire la partie inférieure, mais la couleur en est un peu sèche.

Les portraits de M. Mosnier ont presque tous de la ressemblance et de la vérité, mais le tableau qui représente Une femme avec sa petite fille est celui qui a réuni le plus de suffrages ; il est d’un beau coloris et l’effet en est piquant.

C’est la première fois que M. Dumont, peintre de miniatures, expose ses ouvrages au salon. On y trouve plus de pratique que de nature ; le ton de tous ses portraits a paru trop noir et la manière toujours la même.

La Grange ruinée que le soleil éclaire à travers plusieurs solives est le morceau de réception de M. Légillion. On remarque dans ce tableau, comme dans ses autres ouvrages, une touche indécise, un ton vague. Cet artiste ne paraît être qu’imitateur des autres peintres.