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MAI 1767.

denière, en qualité de commissaire de la Faculté, publia un rapport favorable à l’inoculation et rempli d’excellentes observations, vient de faire imprimer une Lettre à M. le doyen de la Faculté de médecine, sur quelques faits relatifs à la pratique de l’inoculation. Écrit de quarante pages in-8°. Cette lettre, qui discute les cas arrivés à quelques inoculés de M. Galti, ne me paraît digne, ni dans ses principes ni dans les conséquences qu’on en tire, d’un auteur du mérite de M. Petit. M. Gatti peut avoir été léger, même étourdi dans quelques occasions ; mais ses vues et ses principes en fait d’inoculation ne sont à mon avis point du tout d’un homme léger, et me paraissent mériter l’attention de tout médecin qui ne préfère pas la routine au bon sens. M. Gatti vient d’exposer de nouvelles vues sur cette matière importante, dans une brochure de deux cents pages in-12, intitulée Nouvelles Réflexions sur la pratique de l’inoculation. Les reproches de légèreté qu’on fait à M. Gatti dans quelques occurrences de ses propres inoculations, ont empêché cette brochure d’avoir beaucoup de vogue ; et il ne m’appartient pas de décider de son mérite, mais je suis persuadé que plus la méthode de l’inoculation se perfectionnera en Europe, plus ce petit livret de M. Gatti sera estimé. L’auteur observe avec raison que jusqu’à présent tout le monde s’est occupé à entasser des arguments pour ou contre l’inoculation, personne n’a songé seulement à examiner si la méthode que l’on a suivie jusqu’à ce jour dans l’inoculation n’était pas susceptible d’amélioration ; M. Gatti en est très-persuadé. Il attaque, et la manière de préparer à cette opération, et la manière d’insérer le virus de la petite vérole, et enfin le traitement de cette maladie. Il soutient que l’inoculation ne sera véritablement salutaire aux hommes que lorsque les médecins ne s’en mêleront plus, et qu’elle sera entre les mains du peuple, parce que les premiers, par intérêt ou par sottise, voudront toujours en faire une maladie ou du moins une opération importante. Il soutient que tous les inconvénients réels qui ont résulté de l’inoculation n’ont été qu’une suite de fautes commises par les médecins ; et je meurs de peur qu’il n’ait raison. Il prétend qu’il ne faut pas préparer, parce que le sujet qu’on veut inoculer doit être en état de santé, et que s’il est malade, il faut le guérir. Cet état de santé étant le meilleur état possible pour donner la petite vérole, il est d’autant