pillon, il n’y eut plus personne. Voici les vers qu’il fit une heure avant sa mort.
Tronchin, tant fêté dans le monde,
Ne saurait prolonger mes jours d’une seconde ;
Ni Daumont[1] en retrancher rien.
Voici donc mon heure dernière ;
Venez, bergères et bergers,
Venez me fermer la paupière.
Qu’au murmure de vos baisers
Tout doucement mon âme soit éteinte.
Finir ainsi dans les bras de l’amour,
C’est du trépas ne point sentir l’atteinte,
C’est s’endormir sur la fin d’un beau jour.
C’est bien honnête à M. de Maugiron d’avoir trouvé que sa vie ressemblait à un beau jour, et c’est avoir fini ce beau jour mieux qu’à lui n’appartenait.
— La célèbre épigramme contre M. Dorat[2] vient d’être parodiée de la manière suivante contre M. de Voltaire. L’auteur n’a pas jugé à propos de se nommer.
Bon Dieu, que cet auteur est jeune à soixante ans !
Bon Dieu, quand il sourit, comme il grince les dents !
Que ce vieil Apollon a bien l’air d’un satyre !
Sa rage est éternelle, et son génie expire.
Qu’il a fait de beaux vers ! qu’il montre un mauvais cœur !
Qu’il craint peu le mépris pourvu qu’on le renomme !
Que j’admire ce grand auteur,
Et que je plains ce petit homme !
— Il nous est arrivé, cet ordinaire, du magasin général de Ferney un Discours adressé aux confédérés catholiques de Kaminieck, par le major Kaiserling, au service du roi de Prusse. Dans ce discours qui n’a qu’une feuille d’impression, on remontre aux confédérés de Podolie combien ils sont aveugles dans leurs prétentions, combien il est absurde de verser son sang et celui de ses concitoyens pour que la cour de Rome continue à