lennelle et si inattendue ne fît pas la plus grande sensation.
Actuellement, sans nous arrêter à la moralité de cette action, si vous voulez en pénétrer les motifs, il faut d’abord lire la lettre suivante, écrite deux jours avant la cérémonie.
« Je reçois, mon cher ange, votre lettre du 26 mars. Vous n’avez donc pas reçu mes dernières ! Vous n’avez donc pas touché les quarante écus[1] que je vous ai envoyés par M. le duc de Praslin, ou bien vous n’avez pas été content de cette somme ! Il est pourtant très-vrai que nous n’avons pas davantage à dépenser, l’un portant l’autre. Voilà à quoi se réduit tout le fracas de Paris et de Londres. Serait-il possible que ma dernière lettre adressée à Lyon ne vous fût pas parvenue ? Je vous y rendais compte de mes arrangements avec Mme Denis, et ce compte était conforme à ce que j’écris à M. de Thibouville ; ma lettre est pour vous et pour lui. Je vous disais que j’étais dans les bonnes grâces de M. Jannel ; et je vous le prouve, puisque c’est lui qui vous envoie ma lettre et la Princesse de Babylone.
« Vous me demandez pourquoi j’ai chez moi un jésuite. Je voudrais en avoir deux ; et si on me fâche, je me ferai communier par eux deux fois par jour. Je ne veux point être martyr à mon âge. J’ai beau travailler sans relâche au Siècle de Louis XIV ; j’ai beau voyager avec une princesse de Babylone, m’amuser à faire des tragédies et des comédies, être agriculteur et maçon, on s’obstine à m’imputer toutes les nouveautés dangereuses qui paraissent. Il y a un M. P., à Paris, qui fait venir toutes les brochures imprimées à Amsterdam, chez Marc-Michel Rey. Ce libraire, qui est celui de Jean-Jacques, les met probablement sous mon nom. Il est physiquement impossible que j’aie pu suffire à composer toutes ces rapsodies ; n’importe, on me les attribue pour me perdre.
« J’ai lu la Relation[2] dont vous parlez. Elle n’est point du tout