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Page:Cortés - Lettres à Charles Quint, trad. Charnay, 1896.djvu/10

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de la Frontera (30 octobre 1520), a été éditée à Séville le 8 novembre 1522, en une petite brochure de 28 pages in-folio, par l’imprimeur allemand Jacob Cromberger, qui faisait connaître quelques mois plus tard (30 mars 1523), en trente pages du même format, la troisième relation adressée de Cuyoacan à l’Empereur le 15 mars 1522[1]. Ces deux textes castillans étaient traduits en latin et publiés à Nuremberg en 1524, par Pierre Savorgnan de Forli, et Nicolo Liburnio les donnait en italien six mois après à Venise[2]. Enfin le 20 octobre 1525 Gaspar de Avila achevait d’imprimer la quatrième relation, partie juste une année plus tôt de Temixtitlan (Mexico) pour la cour d’Espagne.

Les contemporains de Cortes ont donc pu lire immédiatement les récits de la conquête, narrés par l’aventurier audacieux qui l’avait menée à bon terme. Ce n’est, au contraire, que beaucoup plus tard que les historiens du Nouveau Monde ont connu le document de 1519[3] qui tient lieu de la relation première et la cinquième relation qui raconte l’expédition au Honduras (1526).

C’est en effet à l’historien américain Robertson que l’on doit la connaissance de ces deux morceaux, qui gisaient l’un et l’autre dans un manuscrit oublié de la Bibliothèque Impériale de Vienne, d’où le chevalier R. M. Keith les a tirés pour son illustre ami. Les éditions espagnoles de Barcia et

  1. On trouvera les renseignements les plus circonstanciés sur ces diverses éditions de Cortes dans la Bibliotheca americana vetustissima de M. Barrisse. — Voir aussi une note de Navarrete dans le premier volume de la Colección de Documentos ineditos para la historia de España (Madrid, 1842, t. I, p. 410-416).
  2. On connaît des traductions en français et en allemand de 1532 et 1550. Harrisse, op. cit., p. 287 et 441).
  3. Il est question, au début de la deuxième Relation, d’ « un long rapport sur les choses qui s’étaient succédé dans le pays » depuis l’arrivée de Cortes. Et l’on n’a qu’un document de 28 petites pages émané de la Justicia y Regimiento de la Nueva Ciudad de Vera Cruz. Sans doute on sent la main de Cortes dans ce pamphlet dirigé contre un rival, Diego Velazquez, mais cette relation ne saurait être confondue avec la pièce toute personnelle, dont Cortes rappelle l’envoi, en commençant son deuxième récit.