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les voies de l’amour

monts qui se doraient des premiers feux de l’astre matinal. La vague courroucée de l’océan ne jetait plus l’écume de sa rage sur la plage ; mais l’onde tranquille du St-Laurent baisait mollement des rives verdoyantes où l’on voyait paître les nombreux animaux de la ferme. Le panorama n’était plus aussi grandiose, c’est vrai, mais il n’en était pas moins beau. La voix d’airain qui chantait l’angélus à travers le clocher n’était plus seulement l’écho prolongé d’une voix que l’on croit reconnaître. Oh non ! c’était la voix si sympathique qui parle dans le clocher du village natal ; rien de pareil, rien d’aussi beau. Plus de plage où faire de longues marches ; plus de large véranda où causer le soir, mais de belles allées où se promener au milieu des milliers de fleurs qui embaumaient l’air de leurs parfums variés ; mais le petit pont japonais d’où nous avions si souvent contemplé les petits poissons qui se poursuivaient dans leur course amoureuse ; mais les délicieuses tonnelles où logent les amours et que percent les rayons du soleil comme des sourires qui nous viennent du ciel. Nous n’aimions plus la plage trop bruyante et trop encombrée ; il nous fallait la tranquillité du jardin, le repos des tonnelles, l’ombre des grands érables pour nos amours.

« Cependant mon ami Jean Roy prolongeait, je crois fermement aujourd’hui, sa promenade au loin dans le but de bien méditer la vengeance qu’il réservait à la