Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
173
les voies de l’amour

« Le dévouement de la jeune fille m’avait touché le cœur, et sa beauté, que les fatigues n’avaient pas altérée, avait frappé mes sens. J’avais appris à l’aimer autant pour sa bonté que pour sa beauté. Ses cheveux avaient la couleur des épis qui ont mûri aux rayons ardents d’un soleil toujours beau ; ses yeux avaient la teinte et l’humidité d’un ciel d’un bleu pur qui se mire dans les eaux d’un lac tranquille ; ses cils longs et châtains faisaient admirer la douceur de son regard ; ses lèvres minces rappelaient ces belles cerises qu’on croque avec délices ; son nez était droit et fin ; ses joues ressemblaient à des pétales de rose blanche ; sa taille avait la flexibilité du roseau ; sa voix résonnait comme une clochette d’argent ; c’était la voix qui avait encore tout le charme de la plus tendre jeunesse.


« Je prolongeai longtemps mes visites auprès de la convalescente, peut-être un peu plus que je ne l’aurais fait auprès de toute autre patiente, non pas pour en retirer un bénéfice pécuniaire, mais surtout parce que la jeune fille me plaisait beaucoup. Cette jeune personne m’était si sympathique que je ne pouvais faire autrement que de l’aimer. Je m’attachai vite à elle. Elle paraissait m’y encourager par ses invitations pressantes. Sa mère elle-même, qui m’appelait son sauveur et avait conservé un bon souvenir de mon dévouement — qu’elle ne savait