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Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/18

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les voies de l’amour

peu nombreuse et bon enfant en ce temps-là, contre les gaillards réunis des deux Universités canadiennes-françaises. Les hommes de police avaient trop bonne mémoire et ne tenaient plus à être rossés comme ils l’avaient été si souvent par les étudiants en petits groupes. Ils se souvenaient encore de leurs uniformes déchirés ou enlevés, de leurs nez aplatis, de leurs bras fracturés, de leurs bâtons brutalement arrachés qui leur rebondissaient sur la tête. Ils aimaient encore moins lutter contre les étudiants en corps ; aussi dans les grandes démonstrations tapageuses des étudiants, la police s’éloignait-elle d’eux.

« Oui, mon cher Louis, tu étais brave et tapageur. Rien n’était à l’épreuve de ton audace qui ne connaissait pas de bornes quand elle sentait une résistance quelconque. En plus tu étais toujours le véritable boute-en-train dans toutes les réunions. Te souviens-tu de la joie que tu éprouvais le soir quand, avec d’autres carabins, tu allais, par les rues sombres de Montréal, décrocher les enseignes et les changer d’adresse : à la porte d’un médecin, tu clouais l’enseigne démesurée d’un boucher ; celle d’un avocat à la porte d’une modiste ; celle d’un regrattier à la porte de l’avocat. Tu revenais toujours content et fier de tes prouesses, orgueilleux du butin que tu étalais à nos yeux ébahis.

« Mais heureusement pour toi que le temps du vol