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les voies de l’amour

Le destin l’a voulu autrement et le mal triomphait au moins momentanément du bien. Ah ! docteur, ayez pitié du plus malheureux que la terre ait jamais porté ; attendez ; ne vous courroucez pas sitôt ; laissez-moi terminer ma confession…

« À la fin de l’été, j’écrivis à mon ami que j’étais heureux de lui annoncer que la chance nous favorisait, car j’avais trouvé deux magnifiques chambres dans une excellente maison de pension pour étudiants. Quelques jours plus tard, mon ami occupait la plus belle chambre que je lui cédais intentionnellement pour me contenter d’une moins grande contiguë à la sienne. À table, je lui fis donner la première place près de la maîtresse de pension où il était certain de recueillir toujours les meilleurs morceaux. La maîtresse de pension avait deux jeunes filles, toutes deux belles, élégantes, bien élevées. Je feignis de m’amouracher de la cadette et je jetai l’aînée, la plus belle et la plus spirituelle, dans les bras de mon ami. C’était là le début de ma vengeance. »


« À ces mots, nous dit Michel Toinon, j’eus l’idée d’étrangler ce monstre plus cruel que le bourreau qui martyrise la chair, broie les os, écartèle les membres. Ce génie infernal s’était plu dans la vilenie la plus dégoûtante pour assouvir sa vengeance et cela sous le couvert d’une amitié sincère. Meurtrir l’âme d’une pau-