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les voies de l’amour

lourd manteau de souvenirs qui vous attachent trop au passé, et déployez vos ailes libérées qui vous porteront dans un vol gracieux vers une félicité que vous méritez. Laissez-moi vous aimer, vous êtes la lumière que mes yeux recherchent ; laissez-moi vous aimer, vous êtes la flamme qui communique l’incendie en mon cœur ; laissez-moi vous aimer, je passerai ma vie à vos pieds comme votre serviteur, votre esclave ; laissez-moi vous aimer et la vie vous sourira de nouveau…

« Au pied des autels, me dit-elle, j’ai juré de n’aimer qu’un homme. Si je ne puis le posséder, si je ne puis posséder son amour, j’irai m’enfermer dans un cloître où je prierai toujours pour son bonheur. Lui seul est ma vie. Sans lui je veux mourir à l’amour. Je vous remercie, cher ami, des consolations que vous m’avez prodiguées pendant votre séjour ici. Vous avez été bon pour moi. Vous avez essayé de ramener le sourire sur mes lèvres, et si quelquefois j’ai paru me réjouir de votre présence c’est que je simulais la gaieté pour plaire à mes parents, mais la plaie de mon cœur saignait toujours abondamment. Partez et allez lui dire que je l’aime toujours, que je n’aimerai jamais que lui. S’il ne me revient pas, c’est que Dieu m’appelle à lui. Partez et je me souviendrai quelquefois de vous. »

« Je revins à Montréal ; c’était quelque temps avant les examens de la fin de la quatrième année de médecine.