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les voies de l’amour

étonnant de constater les progrès vers la guérison. Tous les jours je trouvais une comparaison nouvelle pour marquer les changements qui s’opéraient dans l’état de celle qui avait mis toute sa confiance dans la science, mais surtout dans l’amour de son nouveau médecin. Oh ! ma science n’était pour rien dans la guérison rapide ; mais ma présence et l’amour retrouvé et agrandi, c’était le soleil qui fait germer, pousser et fleurir la graine déposée dans une terre préparée ; c’était la rosée qui abreuve la fleur flétrie et lui redonne une fraîcheur éclatante. Parfois quand je regardais le grand lit blanc et rose, il me semblait voir un nid dans lequel l’oiselet fraîchement éclos agitait une tête aux yeux démesurément grands, secouait des ailes à peine couvertes de duvet et essayait des petites pattes trop faibles pour soutenir un corps encore nu. Et le petit oiseau ouvrait un grand bec pour recevoir la becquée que je lui donnais sous forme de consolations, de promesses, d’espoirs, de sentiments doux, de paroles d’attachement et d’amour sincère. Je le gavais tant de cette nourriture qu’il aimait passionnément et qu’il demandait sans cesse, qu’en peu de jours il put sortir du nid, se tenir hardiment sur ses petites pattes renforcies, agiter avec vigueur ses ailes emplumées. Bientôt il s’approchait de la fenêtre pour prendre son vol dans le grand air libre. En regardant le ciel clair, l’onde bleue, l’herbe verte, les fleurs aux couleurs variées,