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les voies de l’amour

Andrée des anciens jours, avec tout l’amour d’autrefois qui s’était fortifié et redoré dans le creuset de la souffrance.

« Le lendemain, Andrée était gaie comme un pinson et forte comme un… Oh ! non pas un Samson, mais elle était beaucoup mieux. Pour ne pas se fatiguer, elle avait fait sa toilette avec l’aide de sa bonne. Elle avait pris un bon déjeuner, l’appétit lui était revenu. Elle avait de l’entrain pour manger, marcher, descendre l’escalier seule, se promener et cueillir des fleurs dans le jardin. Elle se sentait assez agile pour imiter sa petite chatte et courir après les oiseaux et les papillons. Nous allâmes nous asseoir sous la tonnelle la plus fraîche.

« Je n’avais pas encore raconté à Andrée la confession si touchante et si véridique de Jean Roy, le mendiant déguenillé qui m’était apparu un soir dans mon bureau. Je voulus la lui dire d’une manière discrète et apprendre si son pardon était bien sincère, et comment elle pourrait supporter la présence de cet ami si coupable, si jamais un jour il reparaissait devant elle, quand il se serait complètement réhabilité à mes yeux comme je l’espérais.

« Andrée, lui dis-je, veux-tu que je te dise une petite histoire qu’un vieux, bien vieux médecin m’a racontée. Il y avait un jour, il y a peut-être bien longtemps de cela, un jeune médecin qui pratiquait dans une campagne. Il était de bonne stature, pas laid du tout. Il avait