Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/148

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arrivée, ma première idée soit pour toi. Adieu, chère amie


LETTRE V.


CLAIRE À ÉLISE.


Combien j’aime mon mari, Élise ! combien je suis touchée du plaisir qu’il trouve à faire le bien ! Toute son ambition est d’entreprendre des actions louables, comme son bonheur est d’y réussir. Il aime tendrement Frédéric, parce qu’il voit en lui un heureux à faire. Ce jeune homme, il est vrai, est bien intéressant. Il a toujours habité les Cévennes, et le séjour des montagnes a donné autant de souplesse et d’agilité à son corps, que d’originalité à son esprit et de candeur à son caractère. Il ignore jusqu’aux moindres usages : si nous sommes à une porte, et qu’il soit pressé, il passe le premier. À table, s’il a faim, il prend ce qu’il désire, sans attendre qu’on