Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/156

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exprimer comme je les sens, que sa censure ne vienne aussitôt mettre le véto sur mes jugemens. Il se peut, mon Élise, que je n’aie vu encore que le côté favorable du caractère de Frédéric ; et, pour ne lui avoir pas trouvé de défauts, je ne prétends pas affirmer qu’il en soit exempt ; mais je veux, par le récit suivant, te prouver qu’il n’y a du moins aucun intérêt personnel dans ma manière de le juger.

Hier, nous nous promenions ensemble assez loin de la maison. Tout à coup Adolphe lui demande étourdiment : « Mon cousin, qui aimes-tu mieux, mon papa ou maman ? » Je t’assure que c’est sans hésiter qu’il a donné la préférence à mon mari. Adolphe a voulu en savoir la raison. « Ta maman est beaucoup plus aimable, a-t-il répondu ; mais je crois ton papa meilleur, et, à mes yeux, un simple mouvement de bonté l’emporte sur toutes les grâces de l’esprit. — Eh bien ! mon cousin, tu dis comme maman ; elle ne m’embrasse qu’une fois quand j’ai bien étudié, et me caresse