Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/197

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LETTRE XVI.


CLAIRE À ÉLISE.


Adèle a voulu aller au bal ce soir, Frédéric lui donne la main, et mon mari leur sert de Mentor. Mes deux amis desiraient bien rester avec moi, Frédéric surtout a insisté auprès d’Adèle pour l’empêcher de me quitter. Il a voulu lui faire sentir que, ne me portant pas bien, il était peu délicat à elle de me laisser seule ; mais l’amour de la danse a prévalu sur toutes ses raisons, et elle a déclaré que le bal étant son unique passion, rien ne pouvait l’empêcher d’y aller : d’ailleurs, a-t-elle ajouté avec un souris moqueur, vous savez que madame d’Albe n’aime pas qu’on se gêne ; et puis, comment craindrions-nous qu’elle s’ennuie, ne la laissons-nous pas avec ses enfans ? Elle a appuyé sur ce dernier mot avec une sorte d’ironie. Frédéric l’a regardée triste-