Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/207

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Adèle pour me donner le sien ; elle me l’envoie par Frédéric, en ajoutant qu’elle n’approchera pas, que le sang lui fait horreur, et qu’elle veut retourner à la maison. « Quoi ! sans avoir secouru ce malheureux, lui dit Frédéric ? — N’y a-t-il pas assez de monde ici, répond-elle ? Pour moi, je n’ai pas la force de supporter la vue d’une plaie ; j’ai besoin de respirer des sels pour calmer la violente frayeur que j’ai éprouvée ; et si je reste un moment de plus ici, je suis sûre de me trouver mal. » Pendant qu’elle parlait, le pauvre vieillard gémissait sur le sort de sa femme et de ses enfans que sa mort allait réduire à la mendicité. Entraînée par le desir de consoler cette malheureuse famille, j’ai prié mon mari de ramener Adèle et Adolphe à la maison, et de m’envoyer tout de suite le chirurgien de l’hospice dans le village que le vieillard m’indiquait, et où Frédéric et moi allions nous charger de le faire conduire. « Quoi ! vous restez ici, M. Frédéric ? lui a dit Adèle d’un