Aller au contenu

Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’âme s’élance vers le ciel et correspond avec Dieu, et la conscience, reprenant ses droits, pèse le passé et pressent l’avenir. C’est alors que, jetant un coup-d’œil sur ces jours engloutis par le temps, on se demande, non sans effroi, comment ils ont été employés, et en faisant la revue de sa vie on compte par ses actions les témoins qui déposeront bientôt pour ou contre soi. Quel calcul ! qui osera le faire sans une profonde humilité, sans un repentir poignant de toutes les fautes auxquelles on fut entraîné ? Ô Frédéric ! comment supporteras-tu ces redoutables momens ? Quand il se pourrait qu’innocent d’artifice, tu aies cru sentir tout ce que tu m’exprimais, songe, malheureux, que pour t’absoudre de ton ingratitude envers ton père, il aurait fallu que le ciel lui-même eût allumé les feux dont tu prétendais brûler, et ceux-là ne s’éteignent point. Et toi, mon Élise, pardonne si le souvenir de Frédéric vient encore se mêler à mes dernières pensées ; le silence absolu que tu gardes à ce sujet me dit assez que je devrais