ginal dans ce beau morceau ; il n’emploie aucun ornement superflu, aucune expression pompeuse ; tout est simple, mais grand, et d’une telle vérité, que l’on croirait que le tableau est fait d’après nature. On peut donner les mêmes éloges à toutes les descriptions contenues dans ce roman, entre autres à celle d’une tempête dans une forêt. Toute cette partie descriptive est admirable. Il fallait le talent, il fallait l’âme de madame Cottin pour trouver la matière d’un volume rempli d’intérêt, dans un récit qui semble ne pouvoir fournir que quelques pages.
Si quelque chose pouvait ajouter au rare talent que l’auteur a déployé dans cet ouvrage, ce serait sans contredit la modestie de madame Cottin, qui, au lieu de faire remarquer l’extrême difficulté du sujet, s’excuse, dans la préface, de ne l’avoir pas traité avec plus d’étendue. « La véritable héroïne, dit-elle, est bien au-dessus de la mienne, elle a souffert bien davantage. En donnant un appui à Élisabeth, en terminant son voyage à Moscou, j’ai beaucoup diminué son danger, et par conséquent son mérite. »
De tous les ouvrages de madame Cottin,