la mène et la conduit : d’abord manifestée à elle sous la forme d’un pieux missionnaire, elle se retire dans le sein d’une mort chrétienne, comme pour faire une dernière épreuve de l’excellence de son âme, et ne se montre plus à l’infortunée Élisabeth que dans la force qu’elle lui donne de mesurer, sans en être effrayée, la profondeur des misères humaines.
Quel lecteur n’a pas mouillé de ses larmes les pages où revivent les malheurs de cette infortunée ! Nous tombons tous avec elle aux pieds du prince magnanime qui va prononcer la grâce de son père ; avec elle nous embrassons ses genoux ; avec elle nous bénissons sa clémence. Relève-toi, heureuse Élisabeth, ton père est libre. Les pleurs joyeux de la reconnaissance brillent où coulaient naguère les larmes amères de l’infortune.
Le style de madame Cottin est plus descriptif dans le roman d’Élisabeth que dans ses autres ouvrages : l’auteur peint d’une manière large et pittoresque le vaste tableau des hivers du nord ; il semble avoir porté dans ses descriptions quelque chose de la sombre mélancolie de ces climats, qui semblent encore disputer au chaos une existence toujours menacée. Il y