Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 11.djvu/7

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naisse les dispositions de Guillaume, et l’effet de ses discours sur l’esprit du prince, afin de pressentir quelle sera son opinion. dans le conseil des évêques et m’efforcer de la changer si elle ne devait pas nous être favorable ? » Alors, s’interdisant de plus longues réflexions elle s’arrêta à ce parti, résolut d’aller le lendemain au tombeau de Montmorency, et, en attendant, alla chercher sur son lit quelques heures de repos mais reposer sur un projet coupable, innocente vierge le pouvait-elle ? et le sommeil pouvait-il fermer des yeux que les sourdes inquiétudes d’une conscience agitée r’ouvraient toujours ? Au moment où l’on va s’endormir, et où les efforts qu’on a faits pour se tromper soi-même commencent à s’affaiblir, il vient une pensée, il en vient une autre ; elles ne sont plus le fruit d’une erreur qu’on aime, mais de la vérité qui reprend tous ses droits aussitôt que la volonté a cessé de retenir l’erreur. Mathilde ne peut plus se soustraire à cette puissance : troublée, mécontente, elle quitte brusque-