Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/117

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a fallu céder et se soumettre à la tyrannie, au fond de mon âme, je résistais encore. Humilié d’être toujours dans ma patrie, et de n’en plus avoir, partout je cherchais des armes, partout je cherchais des alliés qui m’aidassent à rendre à la Pologne son existence et son nom. Vains efforts, tentatives inutiles, chaque jour rivait davantage des chaînes que mes faibles mains ne pouvaient ébranler. Les terres de mes aïeux étaient dans la partie tombée sous la domination de la Russie ; j’y vivrais avec Phédora, heureux, mille fois heureux, si le joug de l’étranger n’avait pas pesé sur mon front ! Mes plaintes peu mesurées, et surtout les nombreux mécontents qui se rassemblaient chez moi, inquiétèrent un monarque absolu et soupçonneux. Un matin, je fus arraché de ma maison, des bras de ma femme, des tiens, ma fille : tu n’avais alors que quatre ans, et tes larmes ne coulaient sur ton malheur que parce que tu voyais pleurer ta