Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/139

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même une partie du bétail de la famille.

À quarante verstes de Tioumen, on passe dans un bois où des poteaux indiquent la fin du gouvernement de Tobolsk : Élisabeth les remarqua ; elle quittait la terre de l’exil, il lui sembla qu’elle quittait sa patrie, et qu’elle se séparait une seconde fois de ses parents.

« Ah ! dit-elle, que me voilà loin d’eux à présent ! »

Cette réflexion, elle la fit encore lorsqu’elle mit le pied en Europe. Être dans une autre partie du monde lui présentait l’image d’une distance qui l’effrayait plus que le chemin qu’elle venait de faire ; elle laissait en Asie ses seuls protecteurs, les seuls êtres dans toute la nature sur qui elle eût des droits, et dont l’affection lui fût assurée.