ans à faire du bien, devait, dans les idées d’Élisabeth, avoir un grand crédit à la Cour des rois.
De Perme à Tobolsk on compte près de neuf cents verstes : les chemins sont beaux, les champs fertiles et bien cultivés : on rencontre fréquemment de riches villages russes et tartares, dont les habitants ont l’air si heureux, qu’on a peine à croire qu’ils respirent l’air de la Sibérie ; il y a même quelques auberges ornées de très belles images, de tables, de tapis et de plusieurs ustensiles de luxe, qui étaient inconnus à Élisabeth, et qui commençaient à étonner sa simplicité.
Cependant, la ville de Perme, quoique la plus grande qu’elle eût vue encore, l’attrista par ses rues sales et étroites, la hauteur de ses maisons, le mélange confus de palais et de chaumières, et l’air fétide qu’on y respirait. Perme est entourée de marécages ; et jusqu’à Casan, le pays, entrecoupé de bruyères stériles et de noires forêts de sapins, présente l’aspect du monde le plus