Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/192

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en lui répondant :

« Eh quoi ! pauvre fille, ne sais-tu pas qu’Alexandre vient faire la cérémonie de son couronnement à Moscou ? »

Élisabeth joignit les mains avec transport ; le ciel venait à son secours, il envoyait au-devant d’elle le monarque qui tenait entre ses mains la destinée de ses parents ; il permettait qu’elle arrivât dans un de ces temps de réjouissances nationales, où le cœur des rois fait taire la rigueur et même la justice, pour n’écouter que la clémence.

« Ah ! s’écria-t-elle, en se tournant du côté des terres de l’exil, mes parents, faut-il que mes espérances ne soient que pour moi, et que, lorsque votre fille est heureuse, sa voix ne puisse aller jusqu’à vous ! »



Elle entra, en mars 1801, dans l’immense capitale de la Moscovie, se croyant au terme de ses peines, et n’imaginant pas qu’elle dût avoir de nouveaux malheurs à craindre. En avançant dans la ville, elle vit des palais superbes, décorés avec une magnificence royale, et près de ces palais des huttes