doit être l’amour que j’ai pour ton père. »
Springer s’écria avec enthousiasme :
« Le don d’un cœur comme le tien est au-dessus de tous les bienfaits ; mais Élisabeth ne saurait être trop généreuse. »
La jeune fille alors, unissant la main du jeune homme à celles de ses parents, lui dit avec une modeste rougeur :
« Vous promettez de ne les quitter jamais ?
— Mon Dieu ! ai-je bien entendu ? s’écria-t-il ; ses parents me la donnent, et elle consent à être à moi. »
Il n’acheva point, il pencha son visage baigné de larmes sur les genoux d’Élisabeth ; il ne croyait pas que dans le ciel même on put être plus heureux que lui ; et l’ivresse de cette mère qui revoyait son enfant, le tendre orgueil de ce père qui devait la liberté au courage de sa fille, l’inconcevable satisfaction de cette pieuse héroïne qui, à l’aurore de sa vie, venait de remplir le plus saint des devoirs, et ne voyait plus aucune vertu au-dessus de la sienne ; tous ces biens réunis, tous ces bonheurs ensemble ne lui semblaient pas