Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/44

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et, sur le seuil de la cabane, elle voit son père et sa mère ; ils lui tendent les bras, elle s’y jette : en s’embrassant, ils s’expliquent ; chacun d’eux était revenu dans la chaumière par un chemin différent ; mais les voilà réunis, les voilà tranquilles.

Alors seulement Élisabeth s’aperçoit que le jeune homme l’a suivie. Springer le regarde, le reconnaît, et lui dit avec un profond regret :

« Il est bien tard, M. de Smoloff ; et cependant vous savez qu’il ne m’est pas permis de vous offrir un asile, même pour une seule nuit.

— M. de Smoloff ! s’écrient Élisabeth et sa mère, notre libérateur ! c’est lui qui est ici ? »

Et toutes deux tombent ensemble à ses pieds. Phédora les baigne de pleurs ; Élisabeth lui dit :

« M. de Smoloff, depuis trois ans que vous avez sauvé la vie de mon père, nous n’avons pas passé un seul jour sans demander à Dieu de vous bénir.

— Ah ! il vous a entendues, puisqu’il m’a envoyé ici, répond le jeune homme avec une profonde