Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/56

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c’est aujourd’hui que j’ai reçu de vous cette vie, qui me sera si chère, si je puis vous la consacrer ; ce cœur, avec lequel je vous aime et vous révère comme les images vivantes du Dieu du ciel. Depuis ma naissance, chacun de mes jours a été marqué par vos bienfaits ; je n’ai pu y répondre encore que par ma reconnaissance et ma tendresse ; mais qu’est-ce que ma reconnaissance, si elle ne se montre point ? qu’est-ce que ma tendresse, si je ne puis vous la prouver ? Ô mes parents ! pardonnez à l’audace de votre fille ; mais, une fois en sa vie, elle voudrait faire pour vous ce que vous n’avez cessé de faire pour elle depuis sa naissance. Ah ! daignez enfin verser dans son sein le secret de tous vos malheurs !

— Ma fille, que me demandes-tu ? interrompit très vivement son père.

— Que vous m’instruisiez de tout ce que j’ai besoin de savoir pour vous montrer tout mon amour, et Dieu sait quel motif m’anime, lorsque j’ose vous adresser un