Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/71

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de quelques pas ; il entre le premier, il voit… est-ce un songe ? il voit Élisabeth, non pas effrayée, pâle et tremblante, mais doucement endormie au pied de l’autel. Frappé d’une inexprimable surprise, il s’arrête, la montre à Springer en silence, et tous deux, par un même sentiment de respect, tombent à genoux auprès de l’ange qui dort sous la protection du ciel. Le père se penche sur le visage de son enfant ; le jeune homme baisse les yeux avec modestie, et se recule, comme n’osant regarder de trop près une si divine innocence. Élisabeth s’éveille, reconnaît son père, se jette dans ses bras, et s’écrie :

« Ah ! je le savais bien que tu veillais sur moi. »

Springer la serre dans ses bras avec une sorte d’étreinte convulsive.

« Malheureuse enfant, lui dit-il, dans quelles angoisses tu nous as jetés, ta pauvre mère et moi !

— Mon père, pardonne-moi ses larmes, répond Élisabeth, et allons les essuyer. »

Elle se lève et voit Smoloff.

« Ah ! dit-elle avec une douce surprise, tous mes protecteurs veillaient donc sur