Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 12.djvu/73

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point pour sa propre vie, qu’il exposerait mille fois pour prolonger de pareils moments ; il ne craint point pour celle d’Élisabeth, il est sûr de la sauver : dans l’exaltation qui le possède, il défierait toutes les tempêtes de pouvoir l’en empêcher.

Cependant le ciel ne menace plus, les nuages s’éclaircissent, ils cessent de fuir avec une effrayante rapidité ; le vent tombe et s’apaise, le cœur de Springer se rassure, celui de Smoloff gémit. Élisabeth dégage son bras ; elle veut marcher seule ; elle veut braver, aux yeux de son père, ce reste d’orage qui agite encore les airs ; elle est fière de ses forces ; elle éprouve une sorte d’orgueil à les montrer à son père, elle espère le convaincre qu’elle n’en manquera point pour aller chercher sa grâce, fallût-il aller la chercher à l’autre extrémité du monde.



Phédora les reçoit tous trois dans ses bras, en bénissant le Dieu qui les ramène, et console sa fille des larmes que sa fille vient de lui coûter ; elle fait sécher ses