Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/34

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tation contrariât un peu Malviua, elle ne crut pas devoir s’y refuser, et descendit. Elle trouva mistriss Birton seule dans un salon où le déjeuner était préparé. « Enfin, ma chère Malvina, lui dit-elle en la voyant entrer, toute ma société est partie, et je peux jouir du plaisir de me trouver avec vous. — Je crains bien, ma cousine, reprit Malvina, d’être peu propre à vous en procurer, et je vous plaindrais si vous n’aviez d’autre société que moi. — Pourquoi donc, ma cousine ? vous me paraissez très-aimable. Au reste, je ne suis pas absolument seule dans mon château, et vous ferez connaissance, à dîner, avec ceux qui résident avec moi ; mais, pour cette matinée, je vous l’ai réservée toute entière. Malvina se sentit plus gênée que reconnaissante de cette attention : elle aurait voulu y répondre ; mais n’ayant presque rien à dire à sa cousine, elle ne fut frappée que de l’idée d’avoir une conversation de plusieurs heures à soutenir, et l’effroi qu’elle en conçut augmenta encore la difficulté qu’elle y trouvait.