Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 5.djvu/7

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ma vie, la maîtresse de ma maison, et après ma mort l’héritière de tous mes biens. Cette personne, ma nièce, si vous y consentez, ce sera vous. Je sais que vous avez beaucoup d’esprit, plusieurs talens, et ce qui vaut encore mieux, un bon cœur et le caractère le plus aimable. Pour mon seul intérêt, je voudrais donc chercher à vous attirer près de moi ; mais un motif plus puissant encore m’y engage, et ce motif, le voici. Je sais que vous êtes très-malheureuse que votre orgueilleuse famille vous ayant accablée des plus cruelles persécutions, à cause de votre mariage avec mon neveu, ne les a point cessées depuis sa mort ; je sais encore, non par vos lettres si douces et si résignées, mais par les informations que j’ai prises sur votre compte, que ce Mansfield que vous épousâtes malgré tous vos parens, loin de reconnaître cette préférence par une fidélité à toute épreuve, vous abandonna peu de temps après votre mariage : ainsi, ma chère nièce, puisque vous avez dû tous vos chagrins à