Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 5.djvu/9

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si vous n’avez pas fait sentir à Mansfield la grandeur de votre sacrifice, et un peu trop pesé sur la distance de votre naissance à la sienne ? Si les choses s’étaient passées ainsi, Mansfield serait moins coupable de s’être éloigné de vous ; car, dans un lien comme celui du mariage, où tous les avantages, comme tous les inconvéniens doivent être mis en commun, rien n’est plus insupportable qu’une femme qui affecte une sorte de supériorité sur son mari.

Peut-être ma défiance vous offensera-t-elle, et me direz-vous qu’après le mariage que vous avez fait, je suis inexcusable de vous supposer de l’orgueil mais je connais celui de votre famille ; les informations que j’ai prises sur votre compte, à Dresde, ne m’ont pas laissé ignorer jusqu’à quel excès elle le porte. Pour ne point y participer, étant du même sang, il faudrait vous croire un ange ; et jusqu’à présent, quoique j’aie parcouru presque toutes les contrées du monde, je n’en ai pas rencontré un. Peut-être est-ce une faiblesse ;