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d’humains qui auraient préféré le mouvement de la voiture ou du chemin de fer à celui de l’animal qui les portait. C’étaient des sportsmen malgré eux. Quel plaisir y trouvaient-ils ? Quel profit en retiraient-ils ? La question est intéressante, car elle revient à ceci : un sport pratiqué par nécessité et de façon usuelle cesse-t-il par là-même d’être un sport ? Problème de psychologie sportive qui vaudrait d’être étudié. Pour le résoudre, notre époque n’est point sans fournir des éléments d’enquête. L’archéologue qui doit s’imposer de longues courses à cheval, l’ouvrier que la bicyclette conduit à son travail et en ramène sont dans le cas du voyageur dont nous exhumons ci-dessus les doléances. On pourrait les interroger.

Nous croyons qu’on arriverait vite à la conviction que c’est affaire de tempérament et que, jadis comme aujourd’hui, il y eut parmi les « sportsmen malgré eux » des joyeux et des inconfortables, des hommes dont le mouvement musculaire accentuait la vitalité et auxquels l’effort sportif était agréable, et d’autres