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conserver ces qualités en s’abstenant de tout ce qui pourrait les dégrader. Jamais, assurément, on n’avait jeté un pont plus direct d’une rive à l’autre, de celle du sport à celle de la morale. S’abstenir de « tout ce qui peut dégrader les qualités physiques », c’est s’abstenir de tout excès de quelque nature qu’il soit ; et voilà — en apparence du moins, car nous verrons plus loin quelles restrictions ce texte comporte — une loi de morale pure.

Une telle loi ne fut jamais appliquée. Il serait vain de se reporter à la civilisation hellénique pour en retrouver les traces. Le niveau grec à cet égard n’était pas élevé : un remarquable sentiment des équilibres sociaux tenait souvent lieu de règles morales. C’est par là, du reste, que la civilisation présente gagnerait à se retourner vers les formules de l’antique hellénisme. Elle y puiserait le principe de l’élasticité désirable, mais non point celui d’une morale supérieure. La culture sportive en Grèce ne fut d’ailleurs jamais aussi répandue que nous l’avons cru ; nombre