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et les loisirs de la jeunesse, ont servi utilement la cause de la vertu. Mais, en dehors de quelque brève période d’entraînement ou bien des obligations dictées par l’intérêt professionnel, on n’a point encore vu des hommes s’abstenir volontairement, par simple culte de leur perfection corporelle, de tout acte susceptible d’atteindre et de diminuer cette perfection.

De ce que ce spectacle ne nous a pas été donné, il ne faut pas conclure qu’il ne puisse l’être. Seulement, est-il désirable qu’il le soit ? Voilà une question préalable à résoudre.

Toute contrainte suppose un levier. Ici quel serait le levier ? Il peut y en avoir plusieurs : l’utilitarisme, par exemple, l’altruisme ou bien encore l’égotisme. On imagine qu’un homme « emploie tous les moyens propres à développer ses qualités physiques » par le sentiment des avantages qui peuvent en résulter pour lui et de la supériorité que de tels avantages lui assureront sur ses semblables ; c’est là un point de vue légitime et efficace. On imagine encore qu’il se propose un pareil but par un