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des plus récents. Tous avaient leurs fortunes faites et guère de soucis. Ils s’étaient trop dépensés, voilà tout. La vie moderne — cette ébullition — les avait dévorés. Dans ces conditions, on a le droit de parler de « névrose universelle », indiquant par là que l’activité présente pèse d’aplomb sur le système nerveux et, par conséquent, le menace et l’atteint de façon directe et redoutable.

Les résultats seraient bien plus graves qu’ils ne le sont, si l’humanité n’était, en somme, assez fortement organisée déjà pour la défense. Et elle le sera de plus en plus, grâce à une accoutumance qui commence à se manifester. L’homme normal, habitué à dormir dans le silence et l’obscurité nocturne, arrive fréquemment à s’habituer au bruit de la rue ou à la lumière du jour, si les exigences du domicile ou du métier imposent de telles conditions à son sommeil. L’argot parisien a un mot amusant pour désigner ce qui n’est en réalité que de la solidité nerveuse, c’est : « ne pas s’épater ». Ne pas s’épater de ce qui vous arrive,