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contemporains apportent aux affaires, lesquelles veulent, en effet, être traitées pour réussir de façon expéditive, ils l’étendent à leurs plaisirs et par là s’appliquent à les gâter ; ils s’imaginent en jouir et, en réalité, ont perdu le secret de cette jouissance. La hâte a tout naturellement envahi les cercles sportifs et elle contribue à neutraliser de façon terrible les bienfaits du sport. À la fatigue salutaire des muscles, elle ajoute la mauvaise fatigue des nerfs excédés. Peu de sports échappent à ce mal : un pourtant, l’aviron. Le rameur doit gagner la rivière ordinairement lointaine ; le temps de mettre son bateau à l’eau, de l’armer, de s’éloigner de la berge, cela suffit à un sculler — à plus forte raison à un équipier pour qui le retard de ses camarades s’ajoute au sien — pour se procurer le repos inconscient qui mettra entre lui et ses occupations habituelles l’espèce de « matelas d’immobilité » indispensable à son bien-être. Et le retour s’accomplit dans les mêmes conditions. Pour les autres sports, des facilités analogues n’exis-