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décru, surtout en un temps où la loi du moindre effort, la passion de la publicité et la haine de la discipline dominent si ouvertement ? Ce culte sévère, dur, sans fausse satisfaction, tout en abnégation et en obéissance, n’a été déserté par aucun de ses fidèles. Cela donne une haute idée de sa valeur et de sa force de résistance. Et ceux qui aiment et pratiquent l’aviron seront tentés de se féliciter en fin de compte d’un état de choses qui a beaucoup contribué à le garder de la corruption, de la triple corruption qui pèse sur les sports, celle de l’argent, celle du spectacle et celle des parasites. Dans les sociétés d’aviron, il y a peu de parasites. On ne les fréquente pas quand on n’est pas soi-même rameur ou ancien rameur. Les applaudissements ne sont jamais nombreux. Une ovation bien gagnée les jours de courses salue les vainqueurs, mais le travail d’entraînement s’accomplit devant des berges désertes, sans personne pour admirer l’athlète. Enfin, il est plus que tous les autres à l’abri du professionnalisme. Même là où règnent encore des prix en espèces, la rareté des