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histoire universelle

tique, l’autre dans la mer Égée et toutes deux dans la mer Ionienne, — aux extrémités, d’un côté le delta du Nil et le détroit des Dardanelles, de l’autre, le détroit de Gibraltar et le delta du Rhône, — la côte d’Espagne et la côte de Syrie se faisant vis-à-vis, et tendu de l’une à l’autre le cordon des îles, les Baléares, la Sardaigne, la Sicile, la Crète et Chypre — Venise au fond de son golfe et Carthage à la pointe de son cap : tel est le théâtre sur lequel ont évolué successivement ou simultanément les Égyptiens et les Phéniciens, les Arabes et les Turcs, les Espagnols et les Français. C’est là que se sont épanouies les splendeurs de l’hellénisme et que s’est édifiée la prodigieuse fortune de Rome, là qu’ont retenti les premiers accents de la parole chrétienne, là qu’ont navigué les croisés et que s’est élevé le souffle passionné de la Renaissance. Annales si touffues et si complexes qu’il semble, au premier abord, imprudent d’y vouloir tracer des routes d’ensemble. Il convient cependant de le tenter car ces annales constituent une phase déterminée de l’histoire humaine dont la haute valeur éducative est en raison du respect que l’on porte à son unité.