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Page:Coubertin - L’Éducation des adolescents au XXe siècle, Volume I.djvu/91

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l’aviron

La réponse est logique mais la question est mal posée. Elle établit entre matelot et canotier une opposition, qui n’existe pas. « Plumer » et « souquer » ne diffèrent qu’en apparence. En réalité, il n’y a qu’une seule manière de ramer.

Le rameur doit chercher dans la perfection de sa marche mécanique le meilleur résultat en même temps que la satisfaction la plus complète. Ce n’est pas seulement un équilibre qu’il s’agit d’établir, un rythme qu’il s’agit de trouver, — c’est une alternance absolument régulière de mouvements nettement déterminés à laquelle il faut parvenir : mouvements qui provoquent l’action successive ou simultanée des muscles des bras, des jambes, de l’abdomen et du dos et qui en exigent des efforts à la fois précis et nuancés, durs et moelleux. C’est le plaisir du rameur de se sentir une machine pensante, d’éprouver comment la force se forme en lui, se répand et s’écoule.

Mais du canotier au matelot les résistances varient et aussi les aides, c’est-à-dire les bancs, les portants et les avirons. Tandis que le premier peut se fier à l’onde qui le porte, le second est obligé de lui marquer de la méfiance. Le remous qui, par instants, fait le vide sous l’attaque de