Le principe que nous venons de poser en ce qui concerne l’enseignement secondaire soulève deux questions ; il est bon de les trancher de suite. La première a trait au mode d’instruction. Ce que nous avons dit des œuvres littéraires est vrai des œuvres d’art et des doctrines philosophiques. Mais, tandis qu’il est relativement aisé d’ouvrir la parenthèse nécessaire pour exposer à des adolescents ce qu’ils doivent savoir du Parthénon, du Colisée ou de la voûté ogivale, — de l’art hindou, des écoles flamandes ou de l’art arabe, — des lois de Manou, du mazdéisme, du stoïcisme, il n’en va pas de même des œuvres littéraires. Devront-ils les lire — alors la parenthèse sera fort longue, interminable même — ou bien se contentera-t-on de leur résumer par exemple Euripide ou Horace en petits paragraphes énumérant leurs ouvrages et les caractérisant par quelques traits plus ou moins heureusement choisis ? Dans ce dernier cas, nous retournons au manuel d’examen qui s’apprend par cœur et dans lequel une simili-culture est, pour ainsi dire, débitée à l’aune. Rien ne serait pire. Non ! l’adolescent doit lire presque en entier certaines œuvres et des fragments des autres. Ces