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commentaire et critique

s’aidant de moyens et tendant à des buts différents. La lecture de textes latins, la récitation exerçant utilement la mémoire, l’explication libre à l’aide de traductions, un mot çà et là vérifié dans le dictionnaire, une construction analysée, une tournure de phrase commentée… tel est le raccourci des leçons que nous préconisons. Prenez par exemple l’inscription fameuse qu’on lit, près de Québec, sur le monument élevé à Wolfe et à Montcalm : Mortem virtus communem, famam historia, monumentum posteritas dédit. Ne sentez-vous pas que l’on pourrait, sur un pareil texte, faire à des auditeurs ignorant le latin une conférence des plus intéressantes ? Sans doute ce n’est pas avec de pareilles leçons que nos adolescents apprendront la langue latine. Reste à savoir s’ils ont besoin de l’apprendre et quel usage ils en feraient ? Ils auront pris contact avec elle ; c’est énorme et, à leur âge, cela suffit. Un pareil contact ennoblit et rehausse toute une éducation ; il découvre aux jeunes esprits les approches prestigieuses du passé. Abordant ainsi le latin, il y a toute raison, bien que ce ne soit pas indispensable, d’effleurer le grec, d’en connaître l’alphabet, de le lire, d’en réciter quelques pages et nulle rai-