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Page:Coubertin - L’Éducation des adolescents au XXe siècle, Volume II.djvu/20

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préambule

duelle des patries et leur absorption par l’idéal humanitaire. Le cosmopolitisme n’est pas une doctrine mais un fait. Qu’on l’approuve ou qu’on le désapprouve, il faut bien l’admettre comme on admet le ciel sans nuages ou la pluie à torrents. Il est le résultat de la facilité des transports et de l’enrichissement des classes moyennes. Il atteint, d’ailleurs, la société jusque dans ses derniers rangs puisque le plus grand nombre des émigrants appartiennent à la classe pauvre et que beaucoup de ces émigrants reviennent, puis repartent et subissent par là des influences cosmopolites. Le cosmopolitisme ne paraît pas du tout devoir servir les intérêts des « humanitaires ». Loin d’atteindre l’idée de patrie, il la développe et la fortifie. On a pu avoir des doutes à ce sujet au début. Mais, depuis trente ans, il est visible que les passions nationalistes ont été puissamment avivées par la pénétration internationale. C’est cette pénétration, précisément, qui crée à la pédagogie des obligations dont elle paraît encore inconsciente. Tout, dans l’univers actuel, se résume, pour les nations, en une double loi de solidarité et de concurrence. Partout en contact, elles se trouvent partout en rivalité les unes vis-à-vis des