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Page:Coubertin - L’Éducation des adolescents au XXe siècle, Volume II.djvu/44

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préambule

des peuples, a naturellement sa place dans l’enseignement des langues vivantes ! » C’est en vertu de tels préceptes que les petits Anglais apprennent le français en lisant Victor Hugo, — les petits Français, l’allemand et l’anglais en lisant Gœthe et Shakespeare, — les petits Allemands, l’italien en lisant la Divine Comédie. Étonnez-vous donc des résultats ?

Il y a un « vestibule » à l’apprentissage des langues et ce vestibule comprend : la lecture, la prononciation, l’articulation, l’accentuation, la récitation de textes simples, enfin un vocabulaire élémentaire. Tout cela peut se faire par comparaison entre plusieurs langues sans qu’il y ait à craindre d’encombrement mnémotechnique. Au contraire, il semble que les langues s’aident les unes les autres et qu’à apprendre par exemple les jours de la semaine, les nombres ou tels substantifs usuels à la fois en anglais, en français et en espagnol, ou en allemand et en italien, on arrive plus aisément et plus rapidement à les retenir. Après cela, rien n’empêche de passer à l’étude grammaticale et littéraire de la langue étrangère qu’on veut apprendre pour de bon. Savoir parler « petit nègre » en d’autres langues ne nuira nullement à cette étude.