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le respect des croyances

ce serait une grande erreur de croire que le culte évolue nécessairement vers la simplification des cérémonies et que les formes y vont en diminuant d’importance. Il y a plusieurs motifs pour qu’il n’en soit pas ainsi. Les cérémonies religieuses ont facilement un caractère esthétique qui séduit. En second lieu, elles soulignent bien mieux que la doctrine le caractère ethnique ou national d’une Église. Par conséquent l’art et le patriotisme leur servent de soutiens naturels. Mais il y a encore un autre point de vue à considérer. Le sermon c’est-à-dire le commentaire oral de la doctrine, formulé du haut de la chaire, n’a d’action que pour autant que le commentateur domine ses auditeurs par sa science ou son intelligence et c’est là une condition que la diffusion de la culture réalise de moins en moins fréquemment. Le respect voulu d’un auditoire pour le caractère sacré de celui qui parle ne saurait empêcher de s’exercer une critique aiguisée par la connaissance ou la réflexion. Or les rites ne prêtent guère à critique, chacun étant libre en son for intérieur d’en interpréter les aspects de façon plus ou moins littérale ou symbolique. L’individualité se meut,