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Page:Coubertin - L Evolution Francaise sous la Troisième République, 1896.djvu/251

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la crise (1885-1889).

impasse. Mais pourquoi s’y trouvait-il ? Là était justement le côté paradoxal de la situation. Les radicaux eux-mêmes commençaient à comprendre qu’une énergique concentration était la seule ancre de salut, et que cette concentration ne pouvait s’opérer que sur le terrain modéré. Le ministère succomba enfin, au cours de la discussion du malencontreux projet de revision. Il venait de perdre une dernière bataille électorale. Le 27 janvier 1889, le général Boulanger avait été élu à Paris par 244,149 voix (dont 70 à 80,000 de droite), contre 162,419 données à son concurrent. Ce concurrent était M. Jacques, président du conseil général de la Seine. Les différentes fractions du parti républicain, en s’unissant sur son nom, lui avaient donné le droit de s’intituler « candidat de la République[1] ». L’échec n’en avait que plus de portée. Bien des gens crurent, le soir de cette journée mémorable, que le régime parlementaire de 1875 avait reçu son arrêt de mort et que la dictature était à nos portes. À l’étranger, où les opinions des Parisiens passent volontiers pour être celles de la France entière, on n’en douta pas. Or le boulangisme avait un adversaire très puissant et éminemment parisien avec lequel l’idée n’était venue à personne qu’il fallût compter. C’était l’Exposition universelle de 1889.

Lorsque le gouvernement de la République française manifesta son intention de célébrer par une Exposition universelle internationale le centenaire de 1789, cette résolution causa en Europe un certain embarras. Il ne

  1. « On ne vote pas pour un prénom », avait dit M. de Cassagnac. « C’est le prénom de la République », lui avaient répondu ses adversaires.