Page:Coubertin - L Evolution Francaise sous la Troisième République, 1896.djvu/353

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
332
l’éducation.

rière les façades en pierre de taille les cabinets de physique demeuraient vides, les laboratoires de chimie restaient déserts[1].

Tout d’abord, on s’occupa des programmes. En France, l’enseignement secondaire avait longtemps été uniforme ; il comportait l’étude du grec et du latin, se terminait par la classe de philosophie et avait pour sanction le baccalauréat ès lettres. En 1852, on avait créé ce qu’on appelait la bifurcation. Les élèves sortant de la troisième et plus spécialement doués au point de vue scientifique pouvaient ainsi parvenir en deux ans au lieu de trois au baccalauréat ès sciences, terme de leurs études. En 1865, M. Duruy créa l’enseignement secondaire spécial. On a dit du célèbre ministre qu’il fut un « précurseur de la République » ; et de fait, par sa croyance au progrès, par sa conception de l’éducation et des mœurs publiques, M. Duruy appartenait tout entier à la période réformatrice et novatrice qui s’est ouverte au lendemain de la guerre. La création de l’enseignement secondaire spécial devait, dans sa pensée, procurer aux jeunes gens qui se destinaient à l’agriculture, à l’industrie ou au commerce, une instruction rapide, sans grec ni latin. Le principal avantage de cet enseignement consistait dans sa durée réduite à quatre années ; or, en 1881, on ajouta une cinquième année, et, en 1886, une sixième. L’enseignement spécial perdait ainsi sa raison d’être. D’autre part, on se plaignait unanimement de l’influence néfaste exercée par le baccalauréat sur les études classiques.

  1. Voir Éducation et Instruction, par M. O. Gréard, 4 vol.