solidarité. Le critérium est certain ; car, pour que la solidarité soit suffisante dans le travail, elle doit nécessairement — lorsqu’il s’agit de jeunes hommes — être excessive dans l’amusement. Les peuples bien inspirés donnent aux manifestations joyeuses de leurs étudiants une importance extrême ; ils ont rarement à s’en repentir.
Vers 1875, les hommes politiques avisés sentaient bien que de ce chef une force manquait à la France ; mais ils s’imaginaient encore qu’une transformation dans l’organisation universitaire suffirait à y pourvoir. M. Waddington prépara un projet de loi qui créait sept universités au moyen d’un groupement des académies, celles de Caen, de Paris et de Rennes s’unissant pour former l’université de Paris, celles de Grenoble, Dijon et Clermont entrant dans l’université de Lyon… et ainsi de suite. Le projet était défectueux doublement : d’abord parce qu’une université, pour vivre d’une vie propre, ne doit pas être coupée en morceaux, et ensuite parce que le nom ne fait pas la chose, et qu’avant d’avoir des universités, il fallait former des étudiants. La loi de M. Waddington eut le sort de l’ordonnance de Royer-Collard ; elle resta dans les cartons. Le gouvernement ne pouvait pas grand’chose en cette affaire, et l’œuvre qu’il souhaitait d’accomplir devait êlre le fait d’hommes éminents qui, uniquement préoccupés de relever l’instruction publique, travaillaient depuis longtemps déjà, en dehors de toutes les fluctuations politiques au développement des facultés. M. du Mesnil fut l’un de ces hommes ; Albert Dumont en fut un autre, zélé, persévérant, infatigable. D’autres ouvriers vinrent ensuite qui, plus heureux, ont vu le couronnement de l’édifice : M. Liard,