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chapitre iii

le 16 mai.

La Constitution de 1875 : une stabilité imprévue. — Les débuts du Parlement. — Préludes d’un coup d’État. — L’appel au pays et la campagne électorale. — Une tentative avortée. — La rentrée dans la vie normale. — L’Exposition de 1878. — Le maréchal donne sa démission.

Depuis 1789, l’organisation des pouvoirs publics, en France, a été transformée onze fois du tout au tout, sans compter les modifications de détail ou les simples changements de forme, tels que le sénatus-consulte de l’an xii ou la revision, en 1830, de la charte de 1814[1].

La première Assemblée nationale commença par porter la hache sur toutes les institutions qui entouraient la monarchie et enfanta, pour les remplacer, la constitution de 1791. Trop imbus du dogme de la séparation des pouvoirs, les Constituants firent une œuvre de méfiance et et d’isolement : les ministres, tenus en dehors du Parlement, le souverain, entravé dans l’exercice de ses prérogatives les plus élémentaires, ne pouvaient gouverner à côté d’une

  1. Les constitutions proprement dites sont au nombre de dix : celles de 1791, 1793, de l’an iii, l’an vii, de 1814, l’acte additionnel, la Charte de 1815, les constitutions de 1848, de 1852, de 1875. Des changements de forme sont intervenus en 1804 et en 1830, et des modifications organiques ont été opérées en 1793 et en 1869. Au total, il y a donc eu quatorze changements.