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montra que la Terre exerce une action analogue sur la Lune, que la pesanteur qui nous attache au sol tout autour de la Terre n’est qu’un cas particulier de cette attraction, etc. On raconte qu’à un moment, les calculs qu’il établissait en tenant compte de la loi soupçonnée par lui marquèrent une erreur en trop d’un sixième. Il s’alarmait lorsque, tout à coup, à une séance de la Société royale, à Londres, en 1682, il apprit que la mesure du degré terrestre venait d’être vérifiée avec une grande précision aux environs de Paris, et rectifiée. Newton refit aussitôt son calcul en utilisant la mesure nouvelle et le calcul se trouva juste. Ce sont là de ces puissantes émotions qui attendent un Christophe Colomb apercevant la terre d’Amérique, un Mariette pénétrant dans le Sérapéum, un Schliemann exhumant les murs de Troie…

Newton en arriva alors à énoncer que chaque molécule de la matière attire toutes les autres en raison directe de sa masse et en raison inverse du carré de sa distance à la molécule attirée. Voilà que l’infiniment grand rejoint l’infiniment petit, que l’astre géant et l’insecte imperceptible se trouvent obéir à la même loi essentielle et centrale qui est bien, selon la belle parole de Taine, « l’axiome éternel placé au suprême sommet des choses ».

Cette extension du phénomène de la gravitation à la totalité de l’univers a mis au premier rang des préoccupations astronomiques le « cal-